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À la rencontre de Pauline Agnèse, vétérinaire du Parc Zoo du Reynou

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Arrivée dans l’équipe du Parc Zoo du Reynou en novembre 2021, Pauline Agnèse est bien évidemment animée par la passion des animaux, mais aussi de son métier de vétérinaire de la faune sauvage. Afin de mieux comprendre les personnes qui travaillent au parc, nous avons décidé de la soumettre au traditionnel jeu de l’interview. Dix questions sur le parcours de notre jeune (mais expérimentée !) employée, sur ses motivations et sur son rôle au Parc Zoo du Reynou.

Bonjour Pauline, peux-tu nous parler de ton parcours professionnel avant d’intégrer notre équipe en fin d’année dernière ?

Mon parcours professionnel est somme toute classique, puisque j’ai effectué des études de vétérinaire jusqu’à l’obtention de mon diplôme en 2020. On pourrait donc me considérer comme une toute jeune vétérinaire. Je savais dès le départ que je voulais travailler avec la faune sauvage exotique, j’ai donc orienté la majorité de mes stages et expériences professionnelles vers la médecine de la faune sauvage, que ce soit dans des réserves africaines (Kenya, Afrique du Sud) ou dans d’autres parcs zoologiques en France. 

À la fin de mes études, j’ai pu continuer à acquérir de l’expérience à travers une longue période de stage à la Ménagerie du Jardin des Plantes, où j’ai accompagné pendant 10 mois l’équipe vétérinaire sur place. Selon moi, le métier de vétérinaire n’est jamais acquis et l’on continue d’apprendre tout au long de sa carrière, mais ce long stage m’a toutefois permis de mettre en pratique très rapidement mes connaissances tout en acquérant une belle expérience. J’ai ensuite rejoint pour quelques mois les équipes du Pal, parc animalier et d’attractions, ce qui m’a permis de travailler avec des animaux très différents de ceux de la Ménagerie. J’ai enfin rejoint les équipes du Parc Zoo du Reynou en novembre 2021 où j’ai parfaitement été intégrée !

Pourquoi être vétérinaire dans un parc animalier était si évident pour toi ?

Depuis toute petite, j’avais envie de devenir vétérinaire. Il faut savoir que je suis née en Afrique, et que j’y ai passé plusieurs années durant mon enfance. J’ai donc été baignée dans un environnement de faune sauvage depuis toute petite, au milieu d’animaux emblématiques comme le lion ou l’éléphant. C’est très certainement ces années en Afrique qui représentent le déclencheur de mon envie de travailler auprès de la faune sauvage, et non pas en cabinet vétérinaire traditionnel.

Initialement, je souhaitais travailler dans les réserves naturelles d’Afrique. J’ai d’ailleurs effectué plusieurs stages là-bas en ce sens, mais le contexte dans ces pays, avec par exemple le braconnage, et le fait d’être une femme rendent ce métier plus difficile. Quoi qu’il en soit, mon rêve d’être au plus près des animaux sauvages s’est réalisé et j’en suis très fière !

Selon toi, quelles différences y a-t-il entre un vétérinaire dans un zoo et un vétérinaire dans un cabinet ?

J’identifie trois grandes différences : la diversité des espèces, l’approche de l’animal et la gestion de l’imprévu.

Même s’il existe une pratique mixte, le vétérinaire traditionnel voit finalement assez peu d’espèces différentes : chien, chat, cheval, vache, chèvre… Là où un parc animalier comme le Parc Zoo du Reynou offre une collection d’animaux très diversifiée, avec des herbivores, des carnivores, des primates, des espèces que l’on ne croise pas naturellement en France. Le vétérinaire en faune sauvage doit donc être multi-tâches sur de nombreuses espèces.

Concernant l’approche de l’animal, il y a une façon d’aborder les animaux complètement différente. Pour le vétérinaire en parc zoologique, la phase d’observation est primordiale. Nous allons analyser l’environnement de l’animal, les différents signaux dans son comportement, et prendre en compte toutes les informations remontées par les soigneurs. Le vétérinaire en clientèle va quant à lui avoir une action plus directe, en examinant dès le départ l’animal, en le touchant, alors que de notre côté, nous agissons davantage en second temps et sous anesthésie. Nous n’avons donc pas le même rapport animal/vétérinaire.

Enfin, le vétérinaire en parc animalier doit généralement faire face à plus d’imprévus qu’un vétérinaire en cabinet. Par exemple, même si je sais ce que je dois faire chaque jour, je n’ai pas de véritable planning comme pourrait l’avoir le vétérinaire en clientèle avec ses consultations.

Quel est ton rôle au Parc Zoo du Reynou ?

Si je devais résumer grossièrement ma fonction ici en une phrase, ce serait d’assurer la santé, au sens le plus large possible, des animaux au sein du parc.

Cela passe par les soins préventifs, qui correspondent à une grande partie de mon travail : vermifugation, vaccination, gestion de la reproduction, nutrition. Donner le bon aliment à un animal est une première façon de le soigner, puisqu’on évite ainsi qu’il tombe malade. Je donne également mon avis sur les conditions de captivité des animaux. Par exemple, si la température ou le taux d’humidité dans le bâtiment est adapté pour assurer la bonne santé de l’animal. Il y a aussi évidemment toute une partie sur les soins curatifs : soigner l’animal malade. Anesthésie, radio, échographie… Tous les moyens sont mis à ma disposition pour que l’animal soit correctement pris en charge, comme en clientèle.

Enfin, un aspect que l’on oublie souvent en évoquant notre métier est l’autopsie. J’effectue les autopsies de chaque animal qui décède dans l’enceinte du parc, afin de comprendre comment et/ou pourquoi il est mort.

As-tu une journée type, ou bien les imprévus sont-ils si nombreux dans un zoo que cela est impossible ?

J’essaye de m’organiser pour diviser ma journée en deux parties distinctes, quand cela est évidemment possible. Le matin, je me consacre généralement au “travail de terrain”, avec les différentes interventions sur les animaux. Cela me permet de mettre les animaux à jeun la veille au soir, et d’avoir le reste de la journée pour surveiller leur réveil et leur comportement suite à l’intervention. L’après-midi est plutôt consacré au “travail de bureau” : la traçabilité, l’évolution des animaux, la gestion des traitements, la récolte d’informations auprès des équipes du Parc Zoo du Reynou, la gestion administrative… Un vétérinaire aussi reçoit des mails !

Selon toi, quel(s) rôle(s) le Parc Zoo du Reynou doit-il avoir, que ce soit auprès du grand public ou de manière plus générale ?

Comme pour tout parc animalier ou zoo, nous avons un véritable rôle d’éducation auprès des plus petits et des plus grands. On leur permet de voir de prêt un animal qu’ils n’auraient peut-être jamais pu voir sans quitter la France. L’avantage du Parc Zoo du Reynou, c’est son positionnement avec le choix qui a été fait de dédier de grands espaces de liberté aux animaux. On s’éloigne d’un zoo “traditionnel” sur ce point. Les deux plaines africaines et la plaine asiatique sont de beaux exemples de ce que l’on peut retrouver en milieu sauvage, avec la mixité des espèces. Évidemment, on ne va pas jusqu’à mettre un lion au milieu de la plaine africaine pour pousser le réalisme à l’extrême, mais le parc a cet avantage de montrer de manière pertinente ce à quoi peut ressembler un safari en Afrique ou en Asie.

Nous participons aussi à la conservation des animaux, et travaillons en étroite collaboration sur ce sujet avec de nombreuses associations à travers la France et le monde.

Nous avons également un vrai rôle de recherche. Par exemple, lorsque je rencontre un cas inédit, je le partage avec la communauté des vétérinaires, et vice-versa. Prochainement, nous allons avoir une intervention avec une prothèse imprimée en 3D, qui va permettre de remplacer la patte d’un animal et de lui sauver la vie. Enfin, il ne faut pas oublier que le Parc Zoo du Reynou est un parc où la flore est toute aussi diversifiée que la faune. Des sociétés de recensement viennent régulièrement pour réaliser des inventaires ou des recherches au sein du parc.

Comment expliques-tu l’engouement autour des zoos et du métier de soigneur ?

Je pense que cela est dû au contexte écologique actuel, avec le réchauffement climatique, la disparition de certaines espèces animales… Il y a un engouement autour de la faune sauvage liée à une peur de la voir disparaître. Les zoos représentent souvent le premier pas pour partir à la rencontre de certaines espèces tandis que le métier de vétérinaire touche directement au monde animal. Selon moi, les personnes sont davantage impliquées aujourd’hui dans toutes ces problématiques, et veulent voir les animaux de près et en prendre soin.

D’ailleurs à l’école vétérinaire, les jeunes étudiants sont généralement davantage attirés par la faune sauvage car cela fait rêver, on a un contact privilégié avec eux en travaillant dans un parc animalier.

Faut-il selon toi une qualité, ou un talent particulier, pour exercer ton métier ?

Il ne faut pas avoir peur de l’imprévu ! Comme je l’ai évoqué, un vétérinaire dans un parc animalier est régulièrement soumis aux imprévus, il faut donc savoir s’adapter facilement et rapidement à n’importe quelle situation. Nous sommes toujours face à des questionnements : comment vais-je séparer tel et tel animal pour son intervention ? Comment vais-je attraper cet animal pour faire son vaccin ? Mais il faut aussi être capable de remettre en question ses propres décisions et d’avoir une véritable auto-critique. Un choix vétérinaire est toujours discutable : ai-je fait ou vais-je faire ce qui est le mieux pour l’animal ? Par exemple, n’est-il pas mieux de laisser l’animal gérer seul sa boiterie plutôt que de lui générer un stress en le fléchant pour lui injecter un anti-inflammatoire ? Il faut toujours avoir en tête cette balance bénéfices-risques.

Quel conseil donnerais-tu à une personne qui souhaite devenir vétérinaire en parc animalier ?

Le meilleur conseil que je puisse donner est de rester motivé ! Ce métier, c’est comme tous les rêves : qu’importe le chemin par lequel on doit passer et le temps que cela prendra, il faut se donner les moyens d’y arriver, tout en restant bienveillant dans sa façon de faire. Avec de la persévérance et de la motivation, on peut y arriver, et j’en suis l’exemple parfait !

Pour conclure, as-tu une anecdote à nous partager ?

Il ne s’agit pas réellement d’une anecdote, mais il faut savoir que le vétérinaire a une image assez négative auprès des animaux, au contraire des soigneurs. Quand l’animal voit le vétérinaire, il sait qu’il va potentiellement y avoir une intervention humaine qu’il estime négative pour lui (par exemple, on va le flécher), alors que c’est pourtant pour son bien. Il arrive donc que des animaux montrent des signes de protestation à l’approche du vétérinaire, comme par exemple le jet de leurs excréments chez les grands singes !

Ce qui est vraiment super au Parc Zoo du Reynou, c’est que je me déplace dans le parc avec les mêmes voiturettes que les soigneurs. Les animaux ne savent pas que c’est moi, vétérinaire, qui arrive. Avec ce jeu des voiturettes, mes visites sont souvent bien mieux perçues par les animaux !

Merci à Pauline d’avoir répondu à nos questions. N’hésitez pas vous aussi à nous poser vos questions sur notre page Facebook ! Toute l’équipe du Parc Zoo du Reynou espère vous voir prochainement arpenter nos chemins au milieu de nos nombreuses espèces animales et végétales.